Trois chefs d’entreprise sur quatre ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que le télétravail induise une réduction physique de leurs bureaux. Cette décision couvre des enjeux importants: Les entreprises doivent concrétiser l’obsession client, qui, elle-même dépend de la création d’une excellente expérience collaborateur. Malgré l’évidence, certains dirigeants émettent encore des réserves concernant ces nouvelles formes de travail. Il est vrai que le travail nomade est difficile à mettre en œuvre et à gérer, tant cette transition vers le travail à distance implique de s’attaquer à des problèmes de transformation dans plusieurs domaines, tels que la technologie, les processus et la culture d’entreprise, en plus des changements nécessaires pour ajuster la gestion des talents et le management de l’entreprise.

D’importantes différences persistent entre les pays européens

La Finlande, le Luxembourg et l’Irlande sont plus en avance dans la mise en œuvre de stratégie « anywhere-work » en Europe. Forrester détecte également de grandes différences entre les entreprises selon les types de secteurs et de main-d’œuvre. Par exemple, les entreprises dont une grande partie de la main-d’œuvre travaille en première ligne, au contact des clients, plutôt que dans un bureau ont tendance à être à la traîne par rapport aux entreprises dont la majorité des employés travaillent dans un bureau.

La nécessité d’une approche holistique

L’importance des efforts investis par les entreprises pour bénéficier de tous les avantages du travail à distance témoigne du caractère holistique de leur approche pour assurer cette transformation. Voici quelques exemples de réussite sur le marché européen :

  • Au Royaume-Uni, Zurich Insurance se concentre principalement sur l’implantation d’une politique permanente de travail flexible. Les employés ont la possibilité de travailler à leur domicile à temps plein ou à temps partiel. L’objectif est d’améliorer la qualité de vie des employés et, en retour, d’améliorer la productivité et l’épanouissement des collaborateurs.
  • Siemens va un peu plus loin.. Deux à trois jours de travail mobile par semaine sont autorisés sous la forme d’une norme mondiale permanente. Par conséquent, Siemens doit adapter ses politiques de télétravail aux dispositions légales locales, aux exigences des profils de poste et aux préférences individuelles des employés. Pour planifier et superviser sa politique, Siemens a nommé des représentants des fonctions Stratégie, RH, Technologie de l’information, Immobilier et de ses divisions commerciales. Siemens sait à quel point cette initiative dépend de la transformation de son leadership et de sa culture d’entreprise. De son côté, Siemens espère renforcer son profil d’employeur flexible et attrayant.
  • BioMérieux, un spécialiste français de diagnostics médicaux, va encore plus loin. Il a adopté une approche multidimensionnelle pour créer et maintenir un nouvel environnement de travail. Cela implique d’adapter les espaces de travail tels que : bureaux, sites de production et centres de recherche ; introduire des technologies de partage d’informations à distance et de travail collaboratif ; créer et favoriser des communautés internes d’employés et mettre en œuvre un programme pour favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. L’approche de BioMérieux est basée sur une coopération étroite entre la direction et les représentants syndicaux.

a man working from his couch

En Europe, le travail à distance dépend de l’évolution d’une législation émergente

Il n’existe pas encore de cadre réglementaire applicable au télétravail et au travail hybride à l’échelle de l’UE. Toutefois, différents pays commencent à adopter une législation en régissant les conditions.

  • Portugal : Il est interdit aux employeurs de contacter leurs employés en dehors des heures de travail. Ils doivent rembourser leurs dépenses liées au travail réalisé à leur domicile.
  • Allemagne : Les employeurs sont tenus d’offrir au personnel la possibilité de travailler à leur domicile, dans la mesure où aucune raison opérationnelle incontournable ne s’y oppose.
  • Irlande : Un employeur doit avoir une très bonne excuse pour refuser une demande de télétravail.
  • Espagne : L’employeur doit fournir tous les moyens, équipements et outils nécessaires à la prestation des services, mais il peut contrôler l’activité de l’employé pour vérifier le niveau de conformité.
  • France : Les employeurs doivent présenter une justification appropriée pour refuser des demandes de télétravail.

Certains employés ne peuvent pas bénéficier du télétravail

Il est évident que les travailleurs au contact de la clientèle ne peuvent pas travailler à leur domicile. De plus, un certain nombre d’employés ne souhaitent pas opter pour le travail à domicile. Par exemple, dans une grande entreprise de produits alimentaires de Barcelone, le personnel est extrêmement impatient de revenir au bureau, car beaucoup vivent dans de petits appartements ou en colocation. En Allemagne, un fabricant d’équipement médical nous a expliqué que les nouveaux employés souhaitent passer le plus de temps possible dans un bureau physique où ils peuvent profiter de la collaboration avec des collègues plus expérimentés, au lieu de travailler à distance.

Pourtant, nos enquêtes prouvent clairement que les attentes des employés évoluent et s’orientent de plus en plus vers un travail flexible, en particulier parmi les employés qualifiés, jeunes et talentueux. Un tiers des travailleurs britanniques sont moins enclins à présenter leur candidature à des emplois qui n’offrent aucune possibilité de télétravail. Les salariés allemands souhaitent maintenant passer seulement 3 ou 4 jours au bureau, au lieu de 4 ou 5 avant la pandémie. Pour que le travail présentiel soit justifié et rentable, les entreprises doivent offrir de meilleures possibilités de collaboration en personne, de travail en équipe, de développement des équipes, d’interaction sociale et de formation présentielle.

Les technologies du cloud, des réseaux et de l’automatisation sont des catalyseurs essentiels

Les efforts déployés pour renforcer la cybersécurité du travail à distance et du commerce électronique convergent dans la même direction. Une tendance favorise le cloud comme une solution offrant une meilleure sécurité que les installations sur site. La progression du télétravail et de la mobilité entraîne un boom des services haut débit à domicile et des forfaits de données mobiles illimitées. L’assistance technique à distance pour les différentes catégories de travailleurs mobiles et en télétravail génère une forte demande. Forrester prévoit une forte croissance de l’automatisation pour les portails en libre-service, les bots et les outils de surveillance des employés afin d’assurer leur conformité aux normes fiscales et autres.


Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter mes collègues Thomas Husson, VP, analyste principal, et James McQuivey, VP, directeur de recherche. Regardez la retransmission vidéo complète de notre chat LinkedIn Live ci-dessous (en anglais), et suivez-nous sur LinkedIn pour ne manquer aucun évènement.

Note: Cet article a été traduit. Langue originale : anglais.